A la question « Comment je peux faire faire du BG à mon adolescent ? », Paul Dennison vous répondra, « Donne l'exemple et fais le BG pour toi d'abord ». C'est une réponse pleine de bon sens mais un tantinet frustrante quand nous avons encore l'habitude de dire aux autres quoi faire ou d'imaginer que nous avons la réponse pour eux:-)...
Cette recette (donner l'exemple), pour ceux qui connaissent le BG depuis longtemps, est probablement la plus efficace. En tant qu'accompagnant(e) ou animateur(trice) BG/EduK elle va aussi soutenir pendant la séance, l'atelier et ainsi s'adapter à ce qui se passe, aux réponses, aux défis. Par exemple, je me souviens de mes premières interventions auprès des professeurs des écoles pour leur enseigner les activités de Brain Gym (nous sommes en 2006/2007) et j'étais un peu stressée, ou plutôt très impressionnée et je pouvais sentir en tout début de journée mon cœur battre à 100 à l'heure et mon débit de paroles être trop rapide. Pour me redonner de l'équilibre et de la stabilité, dans le corps et les pensées, je proposais donc à tout le groupe de faire l'ECAP avec moi. Sous prétexte de démarrer tout de suite par du concret, je me permettais à moi même de me poser. Réflexe, astuce, stratégie de survie, appelez ça comme vous voulez, en tout cas je me servais de mes mouvements dès que j'en ressentais le besoin !
Aujourd'hui, je suis bien plus à l'aise avec le public des enseignants et j'ai à nouveau expérimenter cette recette avec le public adolescent. Depuis trois ans, ces jeunes gens m'apprennent tellement et je découvre, grâce à eux, de nouvelles façons de présenter le Brain Gym, de l'explorer, de créer.
J'ai commencé en 2020, sous l'initiative de professeurs très investies, des séries d'ateliers pour une classe seconde au lycée Nature de la Roche sur Yon. En sus de ces ateliers, il y a eu également une formation d'une partie des enseignants et un suivi en classe de première.
Après un essai de 3 ateliers de 4 heures la première année nous sommes passés à 6 ateliers de 2 heures avec une classe de seconde (mixte, environ 17/18 jeunes les deux premières années et 22 la troisième). Je suis à chaque atelier très bien accompagnée par les enseignants qui sont toujours au moins deux avec moi. De fait, je ne m'occupe pas de discipline, seulement l'expérimentation. L'atelier de 4 heures était bien trop long, d'où le changement en format de 2 heures. Par ailleurs, j'ai voulu commencer avec le tout premier groupe, par initier l'écoute du corps et l'exploration de la dimension de la focalisation au premier rendez vous. L'expérience a été sympathique mais j'ai eu la sensation de passer à côté de leur intérêt et de leur curiosité. D'ailleurs, au 2ème rendez vous, à la question « qu'avez retenu du premier atelier ?» la réponse était soit « je me souviens plus » soit « on a fait du yoga quoi... ». Alors j'ai changé de plan et j'ai eu envie d'explorer avec eux les profils d'apprentissage et là bingo ! Au travers de jeux, de questions/réponses, de créations collectives, ils ont découvert pour la majorité quel profil ils avaient au quotidien et comment cela expliquaient leurs façons de faire, leurs freins dans certaines circonstances et ce sur quoi ils pouvaient compter.
Spéciale dédicace à Julie Gunstone avec qui j'ai découvert les jeux associés au stage Organisation Optimale et adaptable à tous publics, invitant aussi à en créer d'autres !!!
Après trois ans d'ateliers avec la classe de seconde et cette année avec en plus, un suivi auprès des premières (que j'avais donc vu l'an passé), j'ai appris tant de choses :
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impliquer une classe d'adolescents est fun du moment que je m'adapte à ce que je vois et ce que je sens (s'autoriser à rebondir sur ce qu'ils font en classe)
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les profils sont une porte d'entrée super pour engager chez eux l'observation, la curiosité, la réflexion, et les mouvements
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mixer le contenu et leurs envies et accueillir les idées, les objectifs
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appliquer les 4 accords toltèques* :-)
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humour et calme, la recette magique...
J'aime le programme créé avec eux et pour eux et il me sert de base bien stable et confortable pour ensuite conduire les ateliers et bouger avec souplesse dans le contenu.
Avec la classe de première cette année j'ai découvert qu'ils se souvenaient de leur profil, de l'ECAP mais aussi d'autres activités qu'ils ont pu expérimenter personnellement. C'est un âge au cours duquel ils vivent tout à travers leurs émotions, et ils partagent souvent que le contenu des ateliers ou des cours ne sont pas leurs priorités mais j'ai le sentiment qu'ils se souviendront de leur pouvoir de changer les choses souvent simplement en prenant conscience de ce qui se passe en eux.
* Les 4 accords toltèques :
Que votre parole soit impeccable.
Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle.
Ne faites aucune supposition.
Faites toujours de votre mieux.
Ces principes ont été très ressourçants pour moi devant une classe d'adolescents qui n'ont pas toujours envie d'être là. Ils m'ont permis une constance quelque soient les états d'excitation, d'implication du groupe et au fur et à mesure des ateliers, les élèves s'habituaient à ma façon de faire et je ressentais plus d'accueil de leur part.
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